Caroline Wajda, lectrice-correctrice
« Quand je repense à mon enfance, je me vois toujours en train de lire. » Ces propos d’Alain Decaux trouvent un écho particulier dans ma propre enfance. Je lisais partout, en toute occasion, j’avais même trouvé une technique pour lire tout en faisant la vaisselle. J’explorais la terre entière, vivais mille aventures et si « longtemps, je me suis couché[e] de bonne heure », c’était pour en vivre mille autres avant que le sommeil l’emporte. Avec une mère bibliothécaire, j’étais comblée ! À cette soif de lecture vint s’ajouter celle de l’écriture. Petite, en mal d’inspiration, je recopiais les premiers chapitres de mes Club des cinq dans des cahiers. Adolescente, je composais des poèmes pour mes chats, mes amoureux, réels ou imaginaires. En quatrième, je participai à un concours d’écriture. Je remportai un prix, loin, très loin des premiers prix, mais j’étais fière : ma plume, si petite soit-elle, avait été reconnue et appréciée. Si je me distinguais en rédaction, en orthographe, en conjugaison, la grammaire me laissait perplexe… et frustrée. L’apprentissage du latin en cinquième fut une révélation ! Je me pris au jeu, menant de véritables enquêtes, décortiquant les phrases comme personne, analysant les données, faisant les liens, jusqu’à trouver l’identité du mot coupable que je livrais sur un plateau ! Je redécouvris ce plaisir quelques années plus tard, sur les bancs de la faculté de lettres et, plus tard encore, à l'École des métiers de l'information où je fus formée au métier de correcteur. Aujourd'hui, ce plaisir est toujours là, fidèle, intact. Je lis, je relis, je traque les fautes, résous des casse-tête, trouve le mot juste parmi une multitude de synonymes, révèle la phrase simple, évidente. Je m'arrête là car l'impatience me gagne, j'ai hâte de vous connaître, alors... ... à bientôt de vous lire ! |
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